Page:Cameron - A travers l'Afrique, 1881.pdf/545

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Après les chaînes de Kilimatchio et de Nyoka, se trouvent de grandes plaines bien arrosées, qui vont jusqu’à Kilemmba.

Au levant de ce dernier point est une dépression peu profonde, de cinq ou six milles de large, dépression dont la terre est imprégnée de sel, et où l’on trouve des sources salines. Il y a, dit-on, d’autres bassins de même nature dans le voisinage ; mais celui-ci est le seul que nous ayons visité.

De Kilemmba à la résidence de Lounga Mânndi, le pays se compose de collines boisées, de plateaux sableux et de grands marais situés le long des cours d’eau.

Les lits des rivières, ainsi bordées, changent sans cesse ; au bout d’un an ou deux, il n’y a pas trace du canal précédent. Cela tient à la puissance avec laquelle une végétation semi-aquatique comble tout espace où l’eau est dépourvue de rapidité. À la fin de la saison sèche, le canal est beaucoup plus étroit qu’il ne l’était au moment des pluies.

S’il est vrai que ces marais soient les représentants actuels des vieux terrains houillers, on trouvera plus tard parmi les fossiles végétaux, des fougères, des papyrus (surtout leurs racines), des arbres, les uns tombés et à moitié pourris, les autres toujours debout, ainsi que des souches et de grandes herbes ; les fossiles du règne animal comprendront des squelettes de silures, de grenouilles, et accidentellement ceux d’un crocodile, d’un buffle ou d’un hippopotame. Peut-être des couches de sable très minces indiqueront-elles la place des différents canaux dont le marais a été sillonné.

L’Oussoumbé est principalement formé de collines de grès, à sommet plat. Des strates de grès rouge y alternent avec des strates de grès jaune ; entre leurs séries et le granit qui les porte, se voient ordinairement des amas de galets.

Dans l’Oulonnda, le pays, doucement ondulé, est couvert d’une forêt épaisse, déchirée çà et là par des clairières herbues. Ces savanes sont traversées par des cours d’eau sans nombre, qui, pour la plupart, se dirigent vers le nord, où ils vont rejoindre le Congo.

À l’ouest de l’Oulonnda, se déploient de vastes plaines qui constituent le Lovalé. Pendant la saison sèche, c’est une étendue au sol léger et sableux, où des rangées d’arbres marquent la place des cours d’eau qui la sillonnent. Dans la saison humide, tout cet espace est une série de marais et de fondrières.