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Ces deux visites nous furent agréables ; mais la troisième fut celle d’un métis arrogant, un bravache qui entra la menace à la bouche, demandant qu’on lui livrât un de nos pagazis, lequel, disait-il, était son débiteur depuis deux ou trois ans. J’instruisis la cause. Le pagazi déclarant qu’il ne devait rien à ce métis, je refusai de le laisser prendre ; sur quoi notre matamore bondit hors du camp, sans répondre à mon adieu.

Pendant cette halte, je remis en état tous les bâts des ânes et j’inventai un coussinet du meilleur modèle, coussinet qui aurait traversé l’Afrique, si j’avais eu pour le faire des matériaux plus solides. Chacun des bâts fut pourvu de deux sous-ventrières, d’une courroie passant sur le poitrail, d’un reculement, d’une croupière neuve ; puis au sommet du bât furent placés des cramponnets et des chevillots, afin qu’on pût enlever la charge et la replacer presque instantanément.


Porteurs et ballots.

Sept ânes avaient des paniers dans lesquels on mettait les munitions, tous les accessoires des fusils, et qui auraient parfaitement fait leur service s’ils avaient été plus forts. Mais nous leur faisions porter des charges trop lourdes ; et cela, joint aux coups perpétuels qu’ils recevaient en se heurtant contre les arbres, diminua tellement la durée normale de leur existence que pas un n’alla plus loin que le Tanganyika.