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sâmes deux jours à Mpouapoua. Je connaissais maintenant les angoisses de la soif ; je résolus de nous prémunir contre elles, en emplissant d’eau, pour la route, quatre coussins en caoutchouc contenant chacun trois gallons (ou quatorze litres). Il fallut un peu d’ingéniosité pour remplir ces coussins ; mais en relevant le bouchon du tuyau par lequel on les gonflait, et en se servant du tube d’un filtre de poche, en guise de siphon, nous finîmes par réussir.

C’est à Mpouapoua que, pour la première fois, nous avons vu le temmbé, qui, ensuite, fut rencontré dans tout l’Ougogo, où les indigènes n’ont pas d’autre demeure.


Temmbé.

Ce genre d’habitation consiste simplement en deux murailles parallèles, formant une galerie divisée par des cloisons. Un toit plat, légèrement incliné du côté de la façade, couvre la galerie, dont chaque division constitue le logement d’une famille. En général, les deux murs du couloir se prolongent, à angle droit, sur les quatre faces d’une cour rectangulaire, dans laquelle le gros bétail est enfermé pendant la nuit. C’est bien la forme architecturale la plus incommode qui soit jamais sortie du cerveau de l’homme ; outre cela, les chambres de cette maison commune, partagées par les chèvres et par les volailles, sont d’une saleté dont rien n’approche, et regorgent de vermine.