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fine et courte pareille à celle des pelouses ; un endroit charmant, véritable oasis dans un pays stérile.

De nombreux oiseaux d’eau couvraient ce bassin, long de quatre cents yards sur deux cents de large. Dillon et Murphy prirent le batelet et rapportèrent des oiseaux qui ressemblaient à des sarcelles. Je n’avais pas pu les accompagner : ma botte m’avait écorché le cou-de-pied, à l’endroit où je venais d’avoir un abcès, et j’étais redevenu complètement boiteux.

À part un temps d’arrêt causé par nos porteurs d’étoffe, qui avaient voulu prendre le pas sur les porteurs de fil métallique, gens d’une aristocratie plus haute, la marche n’avait offert aucun incident. Des Vouagogo, réclamant le tribut, avaient bien essayé de nous barrer le passage ; mais leur commune appartenant au district de Mboumé, où nous avions déjà payé, leur demande était plus qu’impudente. Malgré mes hommes, qui s’efforçaient d’obtenir de moi que je voulusse bien être pris pour dupe, je répondis à ces Vouagogo qu’ils n’auraient, comme tribut, que le plomb de nos fusils ; et voyant trois raïfles aux mains d’hommes blancs décidés à ne subir aucune extorsion, ils pensèrent qu’il valait mieux rentrer leurs cornes et laisser passer la caravane.


Au bord d’un zihoua, dans l’Ougogo.