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Margot à Roquefavour. Ah ! la tendre journée ! le train qui vous emporte, la fête qui déroule des danses sur l'herbe, le coin de solitude où vous finisse, par aller vous baiser sur les lèvres, doucement, de peur d'effaroucher les oiseaux ! Et cela, avec votre grand soleil sur la tête, les pins qui jouent autour de vous leurs mélodies d'orgues, leur musique grave, ralentie et filée en notes pures d'harmonica. Toute la jeunesse est là, dans les violettes que Margot a cueillies et que vous avez gardées entre les feuillets d'un livre. Il vous a suffi d'aimer pour être un poète et pour écrire en quelques pages l'adorable poème du premier amour, qui enchante le monde depuis six mille ans.

Puis, la fantaisie arrive, vous inventez la vie de tendresse et la mort navrante d'une hirondelle. Vous contez la légende des trois larmes de Marthe, donnant ses