Page:Camille Allary - Au pays des cigales - nouvelles et contes.djvu/49

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sur le front de Faouna ; ensuite il ouvrit les doigts, et le chardonneret, qui emportait avec lui l’âme de la bohémienne, s’envola.

La caravane partit le lendemain, dès l’aube. En face de remplacement occupé jadis par le camp, des cailloux rangés en tas indiquent au passant que le corps voluptueux d’une jeune fille pourrit là-dessous.




À cette heure, toutes les fois que j’entends parler de bohémiens, je songe à ces gitanos qui vinrent, une claire matinée de septembre, faire halte tout près du cimetière, dans les chaleurs lourdes du soleil. La vie turbulente de ces chevaliers errants de la misère, leurs éclats de rire sonores, contrastaient avec la paix profonde de ce coin de terre inculte où dormaient les morts. Aussitôt je revois Faouna froide et