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capitaines, l’homme au torse noueux étreignait la blanche épouse et laissait à sa gorge des traces rouges, sans soupçonner les pensées adultères et la haine recélée sous cette chair introublée et splendide. Sparyanthis savait ces brutalités soudaines du porte-glaive. Lui aussi avait respiré sur cette poitrine cuirassée l’odeur du meurtre, avec une ivresse d’enfant débile admirant la force, mais il y pensait sans jalousie, et son esprit se figurait avec une netteté intense la consommation de ce désir, la grande princesse pâle renversée dans le désordre des tentures sous les baisers impérieux de Cimmérion, sans que son corps s’en révoltât. Alilat avait subjugué la pensée de