tiens apaisants, et bien qu’ils feignissent la froideur et
presque l’aversion, aux heures de réunion commune,
afin d’écarter ses soupçons, cette précaution engagea
Cimmérion à les rapprocher davantage. Il en pria
même Alilat, qui se garda de le dire à Sparyanthis,
l’idée d’un péril possible pouvant contribuer à irriter
ses désirs et son caprice. Ils se virent donc à l’aise, et
une vie fiévreuse se déroula.
Ils congédiaient les esclaves, et goûtaient ensemble le froid des ombres, la caresse glauque des roseaux, le mystère des halliers, où la changeante maîtresse semblait une nymphe surprise, ou un jeune chasseur au visage altier emportant comme une proie impudique le corps pliant de l’adolescent aux yeux fardés. Elle était variée, souple d’âme comme de chair, illuminée de joie et de vengeance. À certaines heures, ils s’enfermèrent dans des antres de rochers où nue, bestiale, dépouillant tout artifice de toilette, tout joyau, sa