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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/112

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J’ai dû peindre, au commencement de ces Mémoires, l’homme obscurément ambitieux qui dirigea Marie-Antoinette depuis son enfance jusqu’à l’époque fatale de la révolution.

J’ai fait connaître le caractère de la dame d’honneur de la dauphine ; j’ai donné quelques détails sur les préventions de madame Adélaïde, fille aînée de Louis XV, contre la maison d’Autriche ; j’ai parlé de la bonté extrême de la seconde princesse, madame Victoire ; de l’attrait qu’elle avait eu pour Marie-Antoinette ; enfin j’ai donné une idée du caractère de madame Sophie, troisième fille de Louis XV, et qui offrait à sa nièce, encore bien moins que Mesdames ses sœurs, les utiles ressources de la société.

Madame la dauphine avait trouvé à la cour de Louis XV, avec les trois princesses, filles du roi, les princes frères du dauphin en éducation ; mesdames Clotilde et Élisabeth encore entre les mains de madame de Marsan, gouvernante des enfans de France. L’aînée de ces deux princesses épousa, en 1777, le prince de Piémont, devenu roi de Sardaigne. Cette princesse était, dans son enfance, d’une si énorme grosseur, que le peuple lui avait donné le sobriquet de gros Madame[1]. La seconde prin-

  1. Madame Clotilde de France, sœur du roi, était, en effet, d’un embonpoint extraordinaire pour sa taille et pour son âge. Une des dames de son jeu ayant eu l’indiscrétion de se servir, en sa présence même, du sobriquet qu’on lui donnait, reçut sur-le-champ une réprimande sévère de la comtesse de Marsan qui lui fit enten-