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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/116

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Marie-Thérèse, partageant enfin les mêmes soupçons, prit le parti d’envoyer à Versailles son secrétaire du cabinet, le baron de Neni, qui devait examiner avec attention la conduite de madame la dauphine, et acquérir la mesure juste de l’opinion de la cour et de Paris sur le compte de cette princesse. Le baron de Neni, après y avoir mis le temps et la sagacité convenables, détrompa sa souveraine sur les exagérations de l’ambassadeur français ; l’impératrice n’eut pas de peine à remarquer dans les calomnies qu’on avait osé lui faire parvenir, à titre d’intérêt pour son auguste fille, la preuve de l’inimitié d’un parti qui n’avait jamais approuvé l’alliance de la maison de Bourbon avec la sienne[1].

  1. L’impératrice Marie-Thérèse connaissait fort bien les personnages de la cour de Louis XV qui pouvaient être favorables ou contraires à Marie-Antoinette. On prétend qu’au moment du départ de cette princesse pour la France, l’impératrice lui remit la note suivante écrite de sa main :

    « Liste des gens de ma connaissance.

    » Les duc et duchesse de Choiseul ;

    » Les duc et duchesse de Praslin ;

    » Hautefort ;

    » Les Du Châtelet ;

    » D’Estrées ;

    » D’Aubeterre ;

    » Le comte de Broglie ;

    » Les frères de Montazet ;

    » M. d’Aumont ;

    » M. Gérard ;

    » M. Blondel ;