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Dès ce moment la plus grande intimité s’établit entre les trois jeunes ménages. Ils firent réunir leurs repas, et ne mangèrent séparément que les jours où leurs dîners étaient publics. Cette manière de vivre en famille exista jusqu’au moment où la reine se permit d’aller dîner quelquefois chez la duchesse de Polignac, lorsqu’elle fut gouvernante ; mais la réunion du soir pour le souper ne fut jamais interrompue, et avait lieu chez madame la comtesse de Provence. Madame Élisabeth y prit place lorsqu’elle eut terminé son éducation ; et quelquefois Mesdames, tantes du roi, y étaient invitées. Cet usage, qui n’avait point eu d’exemple à la cour, fut l’ouvrage de Marie-Antoinette, et elle l’entretint avec la plus grande persévérance.

La cour de Versailles n’éprouva aucun changement d’étiquette pendant la durée du règne de Louis XV. Le jeu se tenait chez madame la dauphine, comme étant la première personne de l’État. Il avait eu lieu, depuis la mort de la reine Marie Leckzinska jusqu’au moment du mariage de monsieur le dauphin, chez madame Adélaïde. Ce changement, suite d’un ordre de préséance qui ne pouvait être

    elle est venue, selon l’usage, rendre ses actions de grâces dans l’église de Sainte-Geneviève. Cette princesse a une physionomie très-intéressante, et la peau d’une blancheur extrême. On l’a vue avec ce plaisir qui naît du sentiment ; de son côté, elle a paru touchée des applaudissemens qu’on lui a prodigués. » (Correspondance secrète de la cour.)

    (Note de l’édit.)