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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/134

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grets qu’il avait laissés à la cour parmi ses nombreux amis, l’attachement d’une jeune princesse qui lui devait le trône de France, tout paraissait annoncer son retour : la reine le demanda au roi avec les instances les plus vives, mais elle rencontra un obstacle invincible et qu’elle n’avait pas prévu. Le roi avait, dit-on, puisé les plus fortes préventions contre ce ministre[1], dans des Mémoires secrets écrits par son père, avec l’injonction faite au duc de La Vauguyon de les lui remettre aussitôt qu’il serait en âge de s’occuper de l’art de régner[2]. Ce furent ces Mémoires qui lui inspirèrent l’estime qu’il avait conçue pour le maréchal du Muy, et l’on peut ajouter que madame Adélaïde qui, dans ces premiers momens, influença beaucoup les décisions

  1. Ces préventions ne portaient point sur le prétendu crime dont la calomnie avait accusé ce ministre ; mais principalement sur la destruction des jésuites, à laquelle il avait eu en effet une part considérable.
    (Note de madame Campan.)
  2. Il serait difficile de révoquer en doute l’existence de ces Mémoires, ou plutôt de ces instructions rédigées par le dauphin pour servir de guide à ses enfans. Ce prince était entouré d’hommes dont il avait étudié le caractère, approuvé les principes, reconnu l’attachement : il paraît naturel qu’il les ait recommandés au choix de son successeur. Un écrivain prétend en avoir eu la liste. Nous la donnons avec les notes dont elle est accompagnée, et qu’on peut croire exactes si l’on en juge par la place que plusieurs des personnages qu’elles concernent, obtinrent dans la confiance et dans la cour de Louis XVI. Voyez les éclaircissemens sous la lettre (H).
    (Note de l’édit.)