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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/169

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les plus tendres, en observant un profond silence sur les regrets dont son cœur était constamment occupé.

Cet enfant resta près de la reine, jusqu’à l’époque où Madame fut en âge de venir chez son auguste mère qui s’était particulièrement chargée du soin de son éducation.

Le roi commençait à se plaire dans la société de la reine, quoiqu’il n’eût point encore usé des droits d’époux. La reine ne cessait de parler des vertus qu’elle admirait en Louis XVI, et s’attribuait, avec satisfaction, les moindres changemens favorables dans ses manières extérieures ; peut-être laissait-elle voir, avec trop d’abandon, la joie qu’elle en ressentait et la part qu’elle croyait y avoir.

Un jour, Louis XVI avait salué ses dames avec plus de bienveillance et de grâces que de coutume ; la reine s’écria : « Convenez, Mesdames, que, pour un enfant mal élevé, le roi vient de vous saluer avec de très-bonnes manières. »

La reine haïssait M. de La Vauguyon : c’était lui seul qu’elle accusait des choses qui l’affligeaient dans les habitudes, et même dans les sentimens du roi.

Une ancienne première femme de la reine Marie

    favorisé de la reine, en avaient fait le terroriste le plus sanguinaire de Versailles. Il fut tué à la bataille de Jemmapes.

    (Note de madame Campan.)