Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/183

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la reine, en rendant, ainsi que la princesse, justice à ses vertus, trouvait que la vie habituelle de M. le duc de Penthièvre à Paris ou dans ses terres, ne pouvait offrir à sa jeune belle-fille les plaisirs de son âge, ni lui assurer pour l’avenir un sort dont elle était privée par son veuvage. Elle voulut donc la fixer à Versailles, et rétablit en sa faveur la charge de surintendante qui n’avait point existé à la cour depuis la mort de mademoiselle de Clermont. On assure que Marie Leckzinska avait prononcé que cette place demeurerait vacante, la surintendante ayant un pouvoir trop étendu dans les maisons des reines, pour ne pas mettre souvent des entraves à leurs volontés. Quelques différends survenus bientôt entre Marie-Antoinette et la princesse de Lamballe, relativement aux prérogatives de sa charge, prouvèrent que l’épouse de Louis XV avait eu raison de la réformer ; mais une espèce de petit traité fait entre la reine et la princesse aplanit les difficultés. Le tort de prétentions trop fortement articulées tomba sur un secrétaire de la surintendante, qui l’avait conseillée, et tout s’arrangea de manière à ce qu’une solide et touchante amitié régna toujours entre ces deux princesses, jusqu’à l’époque désastreuse qui termina leur destinée[1].

  1. Voyez les éclaircissemens historiques donnés par madame Campan sur la maison de la reine [*].
    (Note de l’édit.)