Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/337

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de ses avantages par la nomination d’une surintendante, madame la maréchale de Mouchy donna sa démission ; lorsque la reine accorda ce titre à madame la princesse de Lamballe, la dame d’honneur nommait aux emplois et aux charges ; recevait les prestations de serment en l’absence de la surintendante ; faisait les présentations ; envoyait les invitations au nom de la reine pour les voyages de Marly, de Choisy, de Fontainebleau, pour les bals, les soupers, les chasses ; le renouvellement du mobilier, du linge et des dentelles de lit et de toilette, se faisait par ses ordres. Le chef du garde-meuble de la reine travaillait avec la dame d’honneur sur ces objets ; le renouvellement des draps, serviettes, chemises, dentelles, avait lieu, jusqu’à l’époque où M. de Silhouette fut nommé contrôleur-général, tous les trois ans ; ce ministre fit prononcer à Louis XV qu’il ne se ferait que tous les cinq ans. M. Necker, à son premier ministère, éloigna encore l’époque du renouvellement de deux années, et il n’eut plus lieu que tous les sept ans. La réforme entière appartenait à la dame d’honneur. Lorsqu’on allait au-devant d’une princesse étrangère, à l’époque de son mariage avec l’héritier présomptif ou un fils de France, l’étiquette était de lui porter son trousseau ; et dans le pavillon construit ordinairement sur les frontières, on déshabillait la jeune princesse, et on changeait jusqu’à sa chemise ; mais les cours étrangères n’en fournissaient pas moins de très-beaux trousseaux qui appartenaient aussi, comme droit, à la dame