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d’honneur et à la dame d’atours. Il est à remarquer que les émolumens et les profits de toute espèce appartenaient ordinairement aux grandes charges. À la mort de Marie Leckzinska, la totalité du mobilier de sa chambre fut remise à la comtesse de Noailles, depuis maréchale de Mouchy, à l’exception de deux grands lustres de cristal de roche que Louis XV ordonna de conserver comme meubles de la couronne. La dame d’atours était chargée du soin de commander les étoffes, les robes, les habits de cour ; de régler, de payer les mémoires ; tous lui étaient soumis et n’étaient acquittés que sur sa signature et ses ordres, depuis les souliers, jusqu’aux habits brodés à Lyon. Je crois que la somme annuelle fixe était de cent mille francs pour cette partie de dépense, mais il pouvait y avoir des sommes additionnelles, lorsque les fonds assignés pour cet objet étaient insuffisans ; la dame d’atours faisait vendre à son profit les robes et parures réformées ; les dentelles pour coiffure, manchettes, robes, étaient fournies par elle, et séparées de celles qui regardaient la dame d’honneur. Il y avait un secrétaire de la garde-robe, chargé de la tenue des livres, du paiement et des lettres qu’exigeait ce détail.

La dame d’atours avait aussi, sous ses ordres, une première femme des atours chargée du soin et de l’entretien de tous les habillemens de la reine ; deux femmes pour plier et repasser les objets qui en étaient susceptibles ; deux valets de garde-robe et un