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soit pour les rétablir après leur chute, travaille avec eux à la ruine du parlement et à l’établissement de l’autorité absolue. En donnant des fers à la nation, d’Aiguillon voulait retirer les puissances secondaires, amies de la France, de la gêne où les tenait la monstrueuse union des grandes puissances, la France, la Russie et l’Autriche. Le duc de Choiseul, en formant cette union, préparait de loin des fers à la Pologne, à la Prusse et à la Turquie. Ainsi, le duc de Choiseul, par ses principes, devenait le tyran des puissances subalternes, terrorisées par la grande alliance, et il favorisait la liberté dans l’intérieur de la France, tandis que d’Aiguillon tendait à soulager les puissances secondaires, et à tyranniser l’intérieur ; et c’est ainsi qu’avec des Choiseul, des Grammont et des Pompadour, le duc de Choiseul anéantit le système des Henri IV, des Richelieu, des Davaux, des Mazarin, des Louis XIV, des Servien, des Belle-Isle, et même du cardinal de Fleury qui fit deux fois la guerre à la maison d’Autriche, et lui enleva, soit de vive force, soit par négociation, le royaume de Naples et des Deux-Siciles, la Lorraine et le Barrois. C’est ainsi que d’Aiguillon, d’un autre côté travaillait à consolider le despotisme que son grand-oncle avait établi dans l’intérieur. (Mém. hist. et polit. du règne de Louis XVI, par Soulavie ; tom. I.)


Note (B), page 48.

« Quelque temps avant le départ de l’ambassadeur, il m’arriva (dit l’abbé Georgel) une aventure devenue la source des plus importantes découvertes, et dont les suites heureuses ont été un des plus grands services rendus par l’ambassade du prince Louis de Rohan.

» En rentrant un soir à l’hôtel, le suisse me remit un billet bien cacheté à mon adresse, et je lus en toutes lettres : Trouvez-vous ce soir, entre onze heures et minuit, à tel lieu