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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/53

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n’a parlé sincèrement qu’à bien peu. Il se réservait de tenir le fil de toutes les menées particulières, et de-là provient sans doute le peu d’ensemble et la faiblesse de ses opérations. Il en résultera aussi de grandes lacunes dans l’histoire détaillée de la révolution.

Pour que l’on pût connaître à fond les dernières années du règne de Louis XV, il faudrait avoir des Mémoires du duc de Choiseul, du duc d’Aiguillon, du maréchal de Richelieu[1], du duc de La Vauguyon. Pour le règne malheureux de Louis XVI, il faudrait que le maréchal du Muy, M. de Maurepas, M. de Vergennes, M. de Malesherbes, le duc d’Orléans, M. de La Fayette, l’abbé de Vermond, l’abbé Montesquiou, Mirabeau, la duchesse de Polignac, la duchesse de Luynes, eussent consigné, dans des écrits sincères, toutes les choses auxquelles ils ont eu une part

  1. J’ai entendu le maréchal de Richelieu dire à M. Campan, bibliothécaire de la reine, de ne point acheter les Mémoires que sans doute on lui attribuerait après sa mort, que d’avance il les lui déclarait faux ; qu’il ne savait pas l’orthographe, et ne s’était jamais amusé à écrire. Peu de temps après la mort du maréchal, un nommé Soulavie fit paraître les Mémoires du maréchal de Richelieu.
    (Note de madame Campan.)