Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/54

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directe[1]. Quant au secret des affaires des derniers temps, il a été disséminé entre un bien plus grand nombre de personnes. Quelques ministres ont publié des Mémoires, mais seulement quand ils ont eu à justifier leurs opérations, et ces Mémoires ne traitent que des intérêts de leur propre réputation : sans ce puissant mobile, ils n’eussent probablement rien écrit. En général, les gens les plus rapprochés du souverain, par leur naissance et par leurs emplois, n’ont point laissé de Mémoires ; et, dans les monarchies absolues, presque tous les fils des grands événemens se trouvent attachés à des détails que les plus éminens personnages ont seuls pu connaître. Ceux qui n’ont eu le soin que de quelques affaires, n’y voient point le sujet d’un livre ; ceux qui ont porté long-temps le fardeau des affaires publiques, se croient par devoir ou par respect pour l’autorité, dans l’impossibilité de tout dire. D’autres conservent des notes avec le projet de les mettre en ordre

  1. Rien n’empêche encore que cette supposition ne se réalise en partie. Parmi les personnages que madame Campan cite en cet endroit, nous en connaissons dont les noms pourraient être, d’un moment à l’autre, attachés à des Mémoires d’un haut intérêt.
    (Note de l’édit.)