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servé long-temps beaucoup de correspondances et un grand nombre de rapports très-détaillés, faits sur l’esprit et les événemens du temps. Mais après la journée du 20 juin 1792, elle fut forcée d’en brûler la plus grande partie. Quelques-unes de ces correspondances, que gardait la reine, ont été portées hors de France.

D’après le rang et la position des personnes que j’ai citées, comme capables d’éclaircir, par leurs écrits, l’histoire de nos orages politiques, on ne peut pas croire que je veuille me placer sur la même ligne ; mais j’ai passé la moitié de ma vie soit auprès des filles de Louis XV, soit auprès de Marie-Antoinette. J’ai connu le caractère de ces princesses, j’ai su quelques faits curieux dont la publication peut intéresser, et la vérité des détails fera le mérite de mes écrits.

J’étais fort jeune lorsque je fus placée auprès des princesses, filles de Louis XV, en qualité de lectrice. J’ai vu la cour de Versailles avant l’époque du mariage de Louis XVI avec l’archiduchesse Marie-Antoinette.

Mon père, attaché au département des affaires étrangères, jouissait d’une réputation due à ses lumières et à ses utiles travaux. Il avait beaucoup voyagé. Les Français rappor-