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même au roi, dans son cabinet particulier, un sac contenant en or le prix de la maison.

Louis XV voyait très-peu sa famille ; il descendait, tous les matins, par un escalier dérobé, dans l’appartement de madame Adélaïde[1]. Souvent il y apportait et y prenait du café qu’il avait fait lui-même. Madame Adélaïde tirait un cordon de sonnette qui avertissait madame Victoire de la visite du roi ; madame Victoire en se levant pour aller chez sa sœur, sonnait madame Sophie, qui, à son tour, sonnait madame Louise. Les appartemens des princesses étaient très vastes. Madame Louise logeait dans l’appartement le plus reculé. Cette dernière fille du roi était contrefaite et fort petite ; pour se rendre à la réunion quotidienne, la pauvre princesse traversait, en courant à toutes jambes, un grand nombre de chambres, et, malgré son empressement, elle n’avait souvent que le temps d’embrasser son père qui partait de-là pour la chasse.

  1. Louis XV sembla reporter vers madame Adélaïde la tendresse qu’il avait eue pour la duchesse de Bourgogne, sa mère, qui périt si subitement sous les yeux et presque dans les bras de Louis XIV.

    La naissance de madame Adélaïde, le 23 mars 1732, fut suivie de celle de madame Victoire-Louise-Marie-Thérèse, le 11 mai 1733.

    Louis XV eut encore six filles : mesdames Sophie et Louise, dont il est parlé dans ce chapitre ; les princesses Marie et Félicité, mortes en bas-âge ; madame Henriette, morte à Versailles, en 1752, âgée de 24 ans ; et enfin madame la duchesse de Parme, qui mourut également à la cour. (Vie de Marie Leckzinska, par l’abbé Proyart.)

    (Note de l’édit.)