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Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/67

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sentimens. Elles ont été placées dans des recueils d’anecdotes, et sont généralement connues.

Ce prince était encore aimé ; on eût désiré qu’un genre de vie, convenable à son âge et à sa dignité, vînt enfin jeter un voile sur les égaremens du passé, et justifier l’amour que les Français avaient eu pour sa jeunesse. Il en coûtait de le condamner sévèrement. S’il avait établi à la cour des maîtresses en titre, on en accusait l’excessive dévotion de la reine. On reprochait à Mesdames de ne point chercher à prévenir le danger de voir le roi se composer une société intime chez quelque nouvelle favorite. On regrettait madame Henriette, sœur jumelle de la duchesse de Parme ; cette princesse avait eu de l’influence sur l’esprit du roi ; on disait que, si elle eût vécu, elle se serait occupée de lui procurer des amusemens au sein de sa famille ; qu’elle aurait suivi le roi dans ses petits voyages, et aurait fait les honneurs des petits soupers qu’il aimait à donner dans ses appartemens intérieurs.

Mesdames avaient trop négligé les moyens de plaire au roi, mais on pouvait en trouver la cause dans le peu de soins qu’il avait accordés à leur jeunesse.

Pour consoler le peuple de ses souffrances et fermer les yeux sur les véritables déprédations du Trésor, les ministres faisaient de temps en temps peser, sur la maison du roi et même sur les dépenses personnelles, les réformes les plus exagérées.