La fatuité insoutenable avec laquelle il s’en vantait, dévoilait le caractère d’un homme plus flatté d’être initié dans les secrets intimes, que jaloux d’avoir rempli dignement les importantes fonctions d’instituteur.
Son orgueil avait pris naissance à Vienne, où Marie-Thérèse, autant pour lui donner du crédit sur l’esprit de l’archiduchesse, que pour s’emparer du sien, lui avait permis de se rendre tous les soirs au cercle intime de sa famille, où depuis quelque temps la future dauphine était elle-même admise. Joseph II, les archiduchesses aînées, quelques seigneurs honorés de la confiance de Marie-Thérèse, formaient cette réunion ; et tout ce qu’on peut attendre de personnes d’un rang élevé, en réflexions sur le monde, sur les cours et sur les devoirs des princes, faisait le sujet habituel de ces entretiens. L’abbé de Vermond, en racontant ces détails, avouait le moyen qu’il avait employé pour être admis dans ce cercle intime. L’impératrice, l’ayant rencontré chez l’archiduchesse, lui demanda s’il avait formé quelques liaisons à Vienne ? « Aucune, Madame, répondit-il ; l’appartement de madame l’archiduchesse et l’hôtel de l’ambassadeur de France, sont les seuls lieux que doive fréquenter l’homme honoré du soin de l’éducation de la princesse. » Un mois après, Marie-Thérèse, par une habitude assez ordinaire aux souverains, rencontrant l’abbé, lui fit la même question, et sa réponse fut exactement semblable. Le lendemain