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j’en tirai le procès-verbal mentionné plus haut ; je brûlai une grande partie de ces papiers, je craignais de faire un feu trop considérable ; M. Gougenot qui était avec moi, en emporta pour en brûler chez un homme dont il était sûr.

Peu d’instans après, la maison de M. Auguié fut envahie et fouillée à tel degré, qu’on creusa dans le jardin, qu’on retourna les fumiers.

Lorsque les défenseurs du roi furent nommés, je m’occupai de leur faire passer le papier qui pouvait servir, et l’avis que les autres étaient détruits. M. Gougenot se déguisa, alla trouver M. de Malesherbes, et lui remit ce papier ; il retourna peu de jours après chez ce digne avocat d’une si grande et si touchante cause. J’appris avec une bien grande satisfaction ce que le roi me faisait dire. Sa Majesté se félicitait de ne m’avoir donné aux Feuillans aucun ordre relatif au porte-feuille ; la nécessité d’exécuter sa volonté aurait pu me gêner dans ma résolution ; j’avais fait ce qu’il avait fallu faire ; le roi daignait m’en remercier.

Après l’époque de la terreur, je me vouai à l’instruction publique. Douze cents Françaises successivement confiées à mes soins, ont appris de moi

    dances de plusieurs personnes attachées à la cause royale ; toutes les pièces touchant les relations de Mirabeau avec la cour ; un plan de départ de la famille royale de la main de Mirabeau. Les anciens sceaux de l’État se trouvaient dans le porte-feuille : je les fis jeter dans la rivière par M. Gougenot.