Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/81

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Le comte de Tessé, père du dernier comte de ce nom, qui n’a point laissé d’enfans, était premier écuyer de la reine Marie Leckzinska. Elle estimait ses vertus, mais s’amusait quelquefois de la simplicité de son esprit. Un jour qu’il avait été question des hauts faits militaires qui honoraient la noblesse française, la reine dit au comte : « Et vous, M. de Tessé, toute votre maison s’est aussi bien distinguée dans la carrière des armes. — Ah ! Madame, nous avons tous été tués au service de nos maîtres ! — Que je suis heureuse, reprit la reine, que vous soyez resté pour me le

    pression. Elle nomma, pour son exécuteur testamentaire, Chauvelin, ancien garde-des-sceaux, et distribua avant sa mort ses bijoux et ses tabatières. Elle prit ce jour-là le plus beau de ses diamans, le mit à son doigt ; et comme sa femme de chambre voulait le lui ôter pour le mettre en lieu de sûreté : « Je dois mourir bientôt, lui dit-elle, et j’ai légué dans mon testament, à M. de Chauvelin, le diamant que je porterai à ma mort. » Madame de Tallard s’était fait, dans sa place de gouvernante des enfans de France, 115,000 livres de rentes du roi, parce que, à chaque nouvel enfant, les appointemens augmentaient de 35,000 livres. Cette augmentation était stable, même après l’éducation. Elle s’était séparée de gré à gré de son mari, faisait une très-grande dépense et devait immensément. La malignité, peut-être la calomnie, la poursuivirent même après sa mort. » (Anecdotes de la cour de France pendant la faveur de madame de Pompadour, par Soulavie.)

    (Note de l’édit.)