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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/21

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Fanchette.

Monsieur ?

Lussan.

Que je suis malheureux !

Fanchette.

Pourquoi donc, Monsieur ?

Lussan.

Peux-tu le demander ! et ne vois-tu pas que cette folle entreprise, que je n’aurois jamais pu tenter ſans ton ſecours, ne me conduira peut-être qu’à me rendre la fable du château et l’objet de la colère de Catherine.

Fanchette.

Aga ! ne v’là t’y pas eune belle réflexion qui vous vient là ! et moi donc, Monsieur, j’courrons b’en d’autres risques vraiment ; mon sang se fige quand j’y songe. — Si par malheur madame Catherine venoit à ſavoir trop tôt que j’lons trompée, que celui-là qu’elle prend pour le neveu d’une vieille concierge de Lussan, n’est autre que l’gentil seigneur de c’village, et que j’ons osé soutenir trois mois de suite un pareil mensonge, vous pouvez être sûr que toutes les peines que j’nous ſommes données pour vous introduire ici, pour vous y cacher, comme j’l’avons fait à tous ceux qui pouviont avoir affaire au château, n’aboutiriont qu’à me faire b’en honteusement chasser de la ferme ; et c’est ce qui m’arrivera, dà, si vous ne venez b’entôt à bout d’l’y retourner son humeur contre les hommes ; jugez si j’y sommes intéressée, jugez si j’nous exposons pour vous servir… je n’ous en r’pentons pas stapendant… certainement, je n’ous en r’pentons pas ; car vous