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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/26

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dire, dans le voyage que j’y fis, il y a trois ans, qu’il y menait un train à envahir sans peine le plus gros héritage ; ainsi, nul espoir ne nous reste de ce côté. — Lussan et Fierval, tous deux mes voisins, mes alliés, tous deux d’un rang et d’un âge convenables, sont les seuls que la médiocrité de notre fortune n’ait pas rebutés, et je pense qu’il serait tems que vous fissiez un choix entr’eux. Parlez-moi vrai : lequel préférez-vous ?

Élise.

Préférer ? quand je le voudrais, cela m’est-il permis, et monsieur de Fierval n’est-il pas le seul dont les égards et les soins assidus puissent justifier mon estime ?

la Marquise.

Tu l’aimes donc ?

Élise.

Je ne dis pas cela.

la Marquise.

Eh ! quand tu le dirais, où serait le mal ? — Il est certain que Lussan paraît s’être visiblement réfroîdi, et j’en ai plus d’une fois cherché la raison.

Élise, vivement.

Vous vous en êtes donc apperçue ?

la Marquise.

Et toi aussi, ce me semble ? mais que t’importe, puisque Fierval te plaît ? il n’est pas si bien partagé que Lussan du côté de la fortune et de