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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/49

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point à me voir, à venir me raconter vos peines ; je ne veux point joindre au souvenir de mes malheurs, le tableau de ceux d’un enfant à qui je m’étais attachée. Vous ne m’avez point payée de retour, vous voulez quitter celle qui, jusqu’à la mort, vous eût tenu lieu de mere et de famille… Quittez-la mon enfant, quittez-la ; ce ne sera pas le premier bienfait dont on m’aura punie.

Fanchette, sanglottant.

Eh dieu ! madame Catherine, qu’est-ce que je vous avons fait pour nous dire d’pareilles choses ?… Hélas ! pardonnez-nous, pardonnez à Fanchette si elle vous a offensée ! j’aimons mieux r’noncer pour toute not’vie et à l’amour, et aux hommes, et à tout l’monde, que d’donner j’amais l’moindre chagrin à not’bonne maitresse… Pardon, pardon, cent fois pardon !… Elle se met à genoux.

Catherine, attendrie.

Lève toi… lève toi, mon enfant… je ne sais pourquoi je t’ai dit tout cela… Lève toi donc, Fanchette, c’est moi qui me repens de t’avoir fait de la peine… Tu vois bien que nous ne devrions jamais parler de mariage, tu le vois bien… Nous n’en parlerons plus, n’est ce pas ? allons, allons, essuie tes yeux, embrasse-moi, et que tout soit fini.

Fanchette, après l’avoir embrassée.

Oh ! j’vous en répons que j’n’en parlerons plus… Oh mon dieu ! (Elle soupire.) J’allons nous remettre à l’ouvrage, madame Catherine ; et vous