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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/57

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duits de l’année. En allant ce soir au château ; je le mettrai sous les yeux de Madame.

Lussan, effrayé.

Vous allez ce soir au château ?

Catherine.

Oui. Vous n’avez marqué quelque répugnance à y paraître ; je profite de l’occasion qui se présente pour faire moi-même une commission dont il me semble que vous ne vous souciez point.

Lussan, se mettant à écrire.

Il est vrai… je n’aime pas le grand monde.

Catherine, soupirant.

Ni moi non plus. (Elle prend un ouvrage d’aiguille, et va s’asseoir à l’autre coin du théâtre.) Mais c’est demain la fête de notre jeune maîtresse : nous y étions tous l’an passé, il faut bien que j’y sois encore cette année-ci : et puis, on parle de noce, de mariage… Madame sera peut-être bien aise de savoir à quoi s’en tenir sur l’état exact de ses revenus ; je le lui porterai, et… À quoi rêvez vous donc, Charles, vous n’écrivez plus ?

Lussan, troublé.

Je ne m’en défends pas. J’ai dans cet instant-ci de tels sujets de préoccupation… qu’il m’est impossible de rien faire.

Catherine, avec bonté.

Eh bien, eh bien, reposez-vous. Est-ce donc une tâche que je vous impose ? Laissez ces comptes. — Vous me regardez !… vous êtes ému !… Qu’avez-vous Charles ? vous m’inquiétez.