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Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/94

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Élise, vivement.

Si vous m’aimez encore, Madame, ne souffrez pas que je sois ainsi humiliée par tout le monde ! — Si vous saviez le chagrin que cela me cause !…

la Marquise, avec bonhommie.

Tu pleures, mon enfant !… Mais tu n’y songes pas ! — Va, va, mon enfant, tranquillise-toi ; dès ce soir, je congédie la belle fermière, je baise les mains à M. de Lussan, et signe ton contrat avec Fierval. N’est-il pas vrai, cher frère ? il faut que cela soit aussi, n’est-il pas vrai ?

Boniface, ôtant son chapeau.

Je vous en demande bien pardon, chère sœur ; en fait de sottises, je ne sais pas, comme vous, aller vîte en besogne. Je ne veux cependant pas vous faire languir. J’attends ici M. de Lussan ; notre entretien me décidera.

la Marquise.

Mais, mon frère…

Boniface.

Oh ! finissons ; je hais les pourparlers. Dans une heure, tous les paysans de ce village viennent souhaiter à ma nièce une fête que je desire pouvoir rendre joyeuse. Dans une heure, Mademoiselle, je vous donne pour bouquet une dot de quinze cent mille livres. — Je dois cependant vous prévenir d’une chose ; c’est que je ne puis goûter le plaisir de vous enrichir, qu’à une condition ; condition sacrée, indispensable, que vous et votre mari vous vous engagerez à remplir sous toutes les formes que la loi autorise.