Aller au contenu

Page:Candeille - Catherine ou la belle fermiere - 1793 Maradan.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’honneur de vous rejoindre plus tôt ; mais enfin me voilà à vos ordres, et prêt à vous donner tous les éclaircissemens qu’il sera en mon pouvoir de vous offrir.

Boniface.

Monsieur, ils se réduisent à un seul point. — Aimez-vous ma nièce ?

Lussan.

Je l’ai aimée, Monsieur.

Boniface.

Pourquoi donc ne l’aimez-vous plus ?

Lussan.

Parce que son caractère ne m’a pas semblé pouvoir sympathiser avec le mien ; parce que sa coquetterie, qui seule l’a portée à flatter les espérances du jeune Fierval, au moment où j’étais à ses pieds, m’a inspiré un juste effroi, et qu’enfin une passion plus forte a presqu’aussi-tôt effacé l’impression que ses attraits avaient dû me faire… Je vous parle avec sincérité.

Boniface.

J’aime cette manière-là. — Vous ne l’aimez donc plus ?

Lussan.

Non, Monsieur.

Boniface.

Plus du tout ? — (Lussan se tait.) — Savez-vous qu’elle apporte à son mari quinze cent mille livres de dot ?

Lussan.

Tant mieux, Monsieur. Il ne manquait à mon