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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/168

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lydie.

ne pas finir par croire ce que l’on désire, même involontairement ? comment imposer silence à l’amour-propre, quand le premier intérêt du cœur est de moitié dans ses insinuations ? Valmont étoit prudent et sage ; il savoit en beaucoup de choses se dire la vérité aussi promptement que les autres se flattent : mais il cultivoit les arts, et les cultivoit pour la postérité : il ne pouvoit donc pas répondre de sa modestie. Tout concouroit d’ailleurs à sa défaite ; doux regards, mots charmans, préférence marquée sur Préval, qui en eût été jaloux, s’il avoit su l’être de quelqu’un dans le monde. Sans cesse Lydie appeloit Valmont, et ne sembloit heureuse qu’auprès de lui. Les travaux continuels de Valmont le tenoient éloigné pendant le jour ; mais souvent, le soir, il arrivoit au moment où Lydie alloit sortir pour se rendre au bal, et souvent aussi elle avoit sacrifié ce goût si