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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/347

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lydie.

vorer d’ennuis, quand son propre jugement la contraint au silence… Valmont… Valmont, ajouta-t-elle d’un ton passionné ; bien des jours se sont écoulés depuis le jour où j’osai refuser ta main… Eh bien ! depuis ce jour fatal, un regret constant, un remords solitaire, un invincible amour n’ont cessé de gémir au fond de mon cœur. Ta maladie, ton affreuse et longue maladie n’a pas causé mes plus cruels tourmens, puisque ta mort eût donné le signal de la mienne, et qu’au moins, avant de mourir, j’avois encore une fois été serrée contre ton sein… » — « Arrêtez ! » s’écria Valmont… — « Mais, après ton départ pour l’Italie, mais pendant ton séjour dans ces palais somptueux, chez ces femmes ravissantes dont l’image importune m’apparoissoit toujours avec la tienne, t’ai-je fait savoir, ai-je dit à personne à quelles angoisses inexprimables une jalouse crainte