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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/348

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lydie.

avoit livré mon âme ? » — Valmont frémit ; Lydie continua : — « Et… depuis ton retour… ce retour qui pourtant m’a rappelée à la vie, ai-je pu obtenir de ma raison si journellement avertie par tes froideurs, ai-je pu obtenir le moindre allègement à ma peine ? N’ai-je pas, au contraire, puisé dans toutes tes actions, dans tes moindres discours, de nouveaux alimens à cette passion qui jadis eût fait ton bonheur ? Objet de la vénération de tout ce qui m’environne, n’es-tu pas indiqué à mon penchant par ceux que je devrois consulter pour m’en défendre ? et puis-je surmonter un amour qui, de leur aveu même, n’est qu’un tribut légitime de reconnoissance et d’admiration ? Aussi n’espérai-je plus ni guérison ni soulagement. Je ne m’aveugle plus… je ne peux plus me taire… je t’aime !… je t’aime comme je respire ; je périrois en cessant de t’aimer… Or-