Aller au contenu

Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
340
lydie.

chaque heure, chaque instant les retient, les ramène en présence l’un de l’autre. Rendons grâce à notre rupture qui nous sauve l’ennui des querelles, et à nos privations qui laissent aux jouissances de la simple amitié toute la fraîcheur du désir. Non, mon amie, je n’aurai point de regret ; j’en aurois eu sans doute si, après quelques mois d’une chaîne pour laquelle je ne suis point né, ma jalousie, ou même mes infidélités vous eussent fait porter la peine du sacrifice de mon indépendance : car tous tant que nous sommes, nous ne pardonnons guère aux femmes l’asservissement où leurs charmes nous tiennent. Eh ! de combien de dégoûts et d’orages notre union n’eût-elle pas été suivie, si le réveil de mon orgueil eût égalé sa vengeance à l’amour dont je brûlai pour vous ! Cet amour, dégagé de toute illusion vulgaire,