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lydie.

teries qui lui furent adressées. On savoit que, dans la maison où il venoit de passer deux jours, une femme intéressante nourrissoit en secret pour lui un sentiment qu’il ne partageoit pas ; on le railla sur son indifférence, sur sa cruauté. L’occasion étoit belle ; il la saisit pour faire, sans paraître y songer, l’apologie de son caractère. À l’entendre ; jamais serment d’amour ne sortit de sa bouche que dès long-temps il ne fût prononcé par son cœur. Une épreuve décourageante venoit tout récemment encore de lui apprendre à se défier d’une sensibilité trop tendre ; mais, quoiqu’il en souffrît, il ne changeroit pas : préférant, et pour toute sa vie, le malheur d’aimer seul, au reproche de ne pas aimer sincèrement ; Et chacun de se récrier, de l’admirer, de le plaindre ; — Adhémar, l’aimable Adhémar, aimer seul !… il se trompoit sans