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Page:Candeille - Lydie ou les Mariages manqués, 1825.djvu/85

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lydie.

Dans la crainte de manquer de goût, et sur la foi de mademoiselle Berthe, Lydie commença tout de bon à se persuader qu’elle brûloit d’amour pour un autre qu’Alphonse ; qu’ainsi leur mariage la rendroit fort à plaindre, et qu’un amant assez courageux pour la soustraire au sort dont elle étoit menacée, auroit des titres légitimes à sa reconnoissance ainsi qu’à sa tendresse. Elle se mit au lit, et, ne pouvant dormir, demanda un des livres qu’elle avoit, en cachette, rapportés de sa pension. C’étoit un roman lamentable, dans lequel une jeune personne, mariée aussi contre son gré, expioit par une mort violente les douleurs et la mort d’un amant presque aussi beau, presque aussi amoureux qu’Adhémar. La catastrophe, amenée à la suite d’une foule de scènes plus tragiques les unes que les autres, faisoit frémir d’horreur et d’épouvante toutes celles que la tyrannie