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Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/172

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la splendeur d’aimer

 
C’est l’ivresse de suivre et d’atteindre ton âme
Au delà des contours de ton corps souple, ô femme !
L’ivresse de sentir nos êtres agités
Par le même frisson de la pure beauté…
C’est l’ivresse d’étendre aux plus humbles des êtres
L’insatiable soif d’aimer, qu’avait fait naitre
Ton sourire au matin. L’ivresse d’être bon…
D’être celui qui chante au seuil d’une maison,
Pour qu’un enfant sourie ou qu’une femme rêve,
Celui dont la pensée et dont la voix soulève
L’espoir des travailleurs en un pur lendemain
Où le semeur du blé possédera le pain,
Où le droit fera place au devoir, où la terre
Ignorera l’horreur sanglante de la guerre…
Ô passer avec toi sans remords, sous les yeux
Que, du passé, sur nous dirigent les aïeux,
Briser jusqu’aux regrets… et surgir l’âme neuve
Pour de plus hauts desseins de notre lente épreuve !

la femme


Ô poète ! d’espoir immense j’ai pâli !
Tu chanteras enfin l’hymne de ta jeunesse,
Ton rêve de beauté n’est pas enseveli
Sous le linceul pesant des heures de détresse,