Page:Cantillon - Essai sur la nature du commerce en général.djvu/118

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tion du nombre que ces terres pourroient en entretenir, j’ai supposé que le plus grand nombre des Hommes ne demande pas mieux qu’à se marier, si on les met en état d’entretenir leurs Familles de la même maniere qu’ils se contentent de vivre eux-mêmes ; c’est-à-dire, que si un Homme se contente du produit d’un arpent & demi de terre, il se mariera, pourvu qu’il soit sûr d’avoir de quoi entretenir sa Famille à-peu-près de la même façon ; que s’il ne se contente que du produit de cinq à dix arpens, il ne s’empressera pas de se marier, à moins qu’il ne croie pouvoir faire subsister sa Famille à-peu-près de même.

Les Enfans de la Noblesse en Europe sont élevés dans l’affluence ; & comme on donne ordinairement la plus grande partie du bien aux Aînés, les Cadets ne s’empressent guere de se ma-