Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/126

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J’ajoutai : « Si un honnête garçon, que vous connaissez bien, vous demandait en mariage, que lui répondriez-vous ? »

Cette fois, par exemple, elle releva la tête, et, devenant rose, elle répondit : « Je lui dirais que je vas penser sérieusement à sa demande. »

— C’est bien ! Melle Jacqueline, lui-dis-je ; j’aime votre réponse autant que votre personne, et c’est moi qui vous demande en mariage ! Je vous donne le temps d’y penser, car je ne suis pas pressé, moi ! Je vous en reparlerai dans quinze jours, si ça vous plaît.

— C’est bien ! mesieu, me dit elle. Et elle se retira, la figure encore couleur de rose !

Durant les quinze jours, je ne la reluquai seulement pas une seule fois du coin de l’œil ; mais le seizième jour, l’ayant rencontrée dans la cuisine, à six heures du matin, je lui dis carrément : « Eh bien, Melle Jacqueline, qu’est-ce que vous faites de ma demande en mariage ? »

— Je la garde ! dit-elle, en souriant.

Ce fut tout, mais ce fut assez pour ce jour-là…

Le lendemain matin, l’ayant encore rencontrée, je lui demandai : « Consentez-vous à devenir ma femme ? »

— Oui, M. Philippe, avec plaisir, répondit-elle de sa voix si douce, si douce !