Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/135

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— N’ayez pas peur ! mais ne faites pas encadrer mes lettres, par exemple ! je ne suis pas comme vous un ancien maître d’école, moi ! et je mets plus souvent la main au fouet qu’à la plume !

— Bonne santé ! Philippe.

— Vous pareillement, père François… Hue ! marche donc, blond…

Quel honnête et joyeux garçon ! pensait le vieillard, en regardant s’en aller son jeune ami. Jacqueline sera sûrement heureuse avec lui !

Pendant que Philippe se reposait, François avait demandé des nouvelles du curé et de Jean-Charles à la vieille ménagère. Sachant celle-ci très curieuse, il supposait qu’elle devait être bien renseignée. Il ne se trompait pas, car la vieille s’était tenue au courant.

M. le curé, répondit-elle, est parfaitement remis de son choc nerveux ; mais il en est bien autrement de ce pauvre M. Jean-Charles, qui n’est pas près de guérir de ses blessures. Il a eu, avant-hier, des faiblesses telles que M. le curé a cru prudent de lui administrer les derniers sacrements.

Ces faiblesses, paraît-il, étaient dues à la quantité de sang qu’il a perdu et aux efforts surhumains que, dans son état, il a dû faire pour transporter M. le curé jusqu’ici.