Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/253

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— Toutes mes félicitations, mon cher ! Quel est donc le nom de ma future belle-sœur ?

— Mademoiselle Corinne de LaRue, prononça emphatiquement le notaire.

— Farceur, va ! fit Jean-Charles en riant. On a commis l’indiscrétion de te dire que je devais épouser Corinne prochainement. Eh bien, c’est, vrai, Victor ; si je ne te l’ai pas dit, c’est parce que je voulais te surprendre.

— Tu as eu tort de ne pas me le dire ; car, moi, ignorant tes prétentions et tes démarches, j’ai voulu connaître cette jeune fille, qui, entre parenthèse, est charmante, et je l’ai demandée en mariage. De plus, j’ai obtenu le consentement de son père… je ne fais pas les choses à demi, moi !

— Ce que tu me dis là, mon cher Victor, me prouve que tu es content du choix que j’ai fait, et je te remercie de la bonne opinion que tu as de mademoiselle de LaRue ; c’est, en effet, une personne très charmante.

— Laisse-moi te dire, mon cher Jean-Charles, que je te trouve bien prétentieux de croire que tu pouvais faire le choix d’une personne aussi distinguée que Melle  de LaRue ! N’as-tu jamais mesuré la distance qu’il y a entre elle et toi ? c’est-à-dire entre la fille unique d’un riche préfet et un pauvre et simple habitant tel que toi ?…