Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/398

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pauvres de sa paroisse et ne garda pour lui-même que la minime somme de mille dollars.

Le cinq septembre, ayant fait ses adieux à son bon curé et à ses nombreux amis, il partit pour Montréal, le cœur plein d’une sainte allégresse.

Le lecteur connaît assez les talents et la piété de notre héros, pour deviner qu’il remporta au grand séminaire les succès les plus éclatants et que sa conduite y fut toujours exemplaire.

Après un séjour de vingt-deux mois dans cet asile de la science et de la vertu, Jean-Charles Lormier fut ordonné prêtre par sa grandeur Mgr Bourget.

Le curé Faguy manifesta à monseigneur le désir d’avoir le nouveau prêtre près de lui, en qualité de vicaire.

— Je regrette vivement de ne pouvoir acquiescer à votre désir, répondit le prélat. Vous savez que l’abbé O’Brien, ex-vicaire à l’église Saint-Patrice, de cette ville, est mort depuis deux mois, et qu’il est impossible au curé de desservir seul une paroisse aussi importante. Or je n’ai, dans le moment, aucun prêtre de langue anglaise dont je puisse disposer. Sachant que M. Lormier possède parfaitement cette langue, j’ai promis à M. le curé de Saint-Patrice de lui adjoindre votre protégé aussitôt qu’il