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UN HÉROS DE SEIZE ANS

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Nous sommes au matin du 26 octobre 1813. Le général Hampton a déployé sa nombreuse armée sur la rive gauche de la rivière Châteauguay, à quelques cents pieds de l’endroit choisi par le lieutenant-colonel de Salaberry.

Les deux armées ne sont séparées que par le ravin Bryson.

À dix heures, un officier s’avance à cheval vers l’armée du colonel de Salaberry et crie d’une voix de stentor : « Braves Canadiens, rendez-vous, nous ne voulons pas vous faire de mal ! »

Pour toute réponse, il reçoit une balle qui le jette en bas de sa monture !

C’est de Salaberry lui-même qui vient de donner, par ce premier coup, le signal de la bataille !

De la position qu’il occupe, de Salaberry peut parfaitement voir les Américains, qui sont au nombre de plusieurs mille, tandis que le général Hampton ne peut, aucunement se rendre compte du nombre de ses ennemis ; car de Salaberry a eu le soin de dissimuler ses soldats derrière d’énormes abattis.