Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/162

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d’une somme d’argent véritablement suffisante pour trois années de liaison.

Noëlle ne tarda pas à rencontrer Verugna dans les détours de la vie parisienne, tandis que Moussac apprenait la rupture de ce dernier avec Joséphine. L’échange se fit simplement, et le monde vit d’un bon œil que des personnes aussi sympathiques que Joséphine et Noëlle ne se trouvassent pas sans position du jour au lendemain. Bientôt on oublia les détails de cette aventure, et les nouveaux ménages se consolidèrent. En se revoyant, Moussac et Verugna n’étaient pas gênés ; les deux femmes se parlaient comme autrefois et prenaient le bras de leurs amants sans commettre la moindre erreur.

Quant à Brasier, il se demanda auquel des deux couples il s’attacherait plus particulièrement. Mais il avait l’habitude de Verugna, dont il préférait les façons à celles de Moussac.

Ils projetèrent tous de faire des parties ensemble pendant l’été. Les hommes ne quittaient guère Paris, retenus, l’un par son journal, l’autre par la multitude de ses affaires, Brasier par son horreur des déplacements. Ils passaient seulement une semaine au bord de la mer, au moment des courses de Deauville.

Joséphine proposa un jour d’aller voir Farjolle et Emma à la campagne.

— Nous sommes tous invités, allons-y, ils seront très contents.

Moussac acquiesça :

— Au fait, Farjolle me l’a encore rappelé l’autre jour. Je vais lui écrire un mot, il nous attendra à la gare.