Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/183

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au pas. Farjolle le suivit un instant du regard.

« Elle avait baissé la capote, » pensa-t-il.

Puis il s’interrogea, agitant sa canne. Courir chez Velard, les surprendre, les empêcher ? À quoi bon ? Évidemment, ce n’était pas la première fois. Cette Emma ! peut-on se faire illusion à ce point-là, sur le caractère d’une femme ? Mais non ! Il n’avait jamais songé à ça ; jamais l’idée d’une chose pareille n’avait traversé son esprit.

« C’est stupéfiant ! Pourquoi ? Quelle raison ? Et Velard ? Pourquoi Velard ? Je n’y comprends rien ! Pourvu que cette histoire ne me fiche pas la guigne ! Enfin, qu’est-ce que je vais faire ? Impossible de rester planté là, en plein soleil, à divaguer ! Si j’allais chez le commissaire de police ? »

Cette idée lui parut la meilleure. Il s’adressa à un gardien de la paix.

— Où est donc le commissaire du quartier ?

— Au Palais de l’Industrie, Monsieur.

Il partit, très vite. Voilà ! la solution était toute trouvée, et du coup la situation s’éclaircissait. Le flagrant délit n’était qu’un mauvais moment à passer. Après, c’était fini, tout à fait. Il serait un mari divorcé comme tant d’autres, comme Letourneur par exemple. Il était arrivé à Letourneur, exactement ce qui lui arrivait à lui, Farjolle. Il avait surpris sa femme en flagrant délit, il y a des années. Séparation d’abord, puis, le divorce voté, il avait profité de la loi. Aujourd’hui, il était libre. Sa femme vivait à l’étranger. Ça n’empêchait pas Letourneur de continuer ses affaires, d’être très heureux.

Le souvenir de Letourneur encouragea Farjolle. Il