Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/284

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Farjolle le préféra à un avocat plus connu, parce qu’il serait à son aise avec lui. Son cas n’était pas tellement compliqué qu’il fût obligé d’avoir recours à un maître du barreau. Il valait mieux pour lui un garçon léger, sachant ce que c’est que l’existence, pas solennel ni embêtant.

Jacques Vernot accourut avec empressement et entra dans la cellule de Farjolle en sifflotant un air à la mode :

— Bonjour, Farjolle, ça va bien ? Je suis à votre service, mon cher, tout à fait, lui dit-il, en lui serrant la main…

Farjolle le remercia.

— Vous connaissez la situation ?

— Vaguement, j’en ai entendu parler au cercle, j’ai vu un mot insignifiant dans les journaux… Je suis enchanté que vous m’ayez choisi… Au premier abord, ça ne me paraît pas exorbitant, votre affaire ?

Mis au courant par Farjolle dans les moindres détails, Jacques Vernot fut rassurant :

— Oui, vous passerez en police correctionnelle, il ne faut pas compter éviter ça, mais j’ai bon espoir.

— N’est-ce pas ?

— C’est même de la guigne que vous ayez été arrêté… Il a fallu que l’on confiât votre affaire à Hardouin, qui est très raide… Enfin, c’est fait. Ce qui est excellent pour vous, c’est que vous ayez laissé trente mille francs sur les quatre-vingt mille… J’insisterai là-dessus.

— Peu de gens eussent agi comme moi, remarqua Farjolle.

— En effet, mon cher.

— Mais le meilleur de votre affaire, continua Jacques