Aller au contenu

Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’à passer directement par la boulangerie.

— Et si je répondais tout de suite ? demanda Léontine avec une visible répugnance.

Lampieur se dandina :

— Il faudrait alors que ce soit comme je veux, déclara-t-il d’une voix sourde. Puis, très calme, remontant sur les reins le large pantalon de toile dont il était vêtu, il attendit.

Léontine devint blême et durant un moment on aurait cru qu’elle allait parler, mais sa gorge se nouait et aucun mot n’en pouvait sortir.

— Enfin, s’informa Lampieur, c’est oui ?

Il fit un pas vers elle… deux pas… Elle le regardait approcher ; il répéta :

— C’est oui ?

Léontine s’aperçut soudain qu’il était nu jusqu’à la ceinture. Elle vit ses bras, son torse, blancs et luisants, ses épaules et une honte, — qu’elle n’avait encore ressentie de sa vie, — en même temps qu’un immense dégoût, l’accablèrent… Seulement, il était trop tard et elle ne put que dire quand il la pressa contre lui :

— Qu’est-ce que vous voulez faire encore de moi ?



===

V