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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/107

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I===


Le lendemain, elle se réveilla dans la chambre de Lampieur et non pas comme celui-ci l’aurait peut-être souhaité, mais comme une prostituée qui n’aspire qu’au repos et qui reporte sur un seul homme l’horreur qu’elle a de tous les hommes et de sa propre ignominie. Léontine regarda autour d’elle ; une affreuse humiliation s’ajoutait à sa honte et elle en sentit l’aiguillon. Or, Léontine ne pouvait s’en prendre qu’à elle seule d’être tombée si bas qu’il lui fallait, désormais, accepter de subir la volonté de Lampieur. Elle n’avait pas à choisir : au contraire, quelques misérables conséquences qui dussent résulter d’une semblable aventure, Léontine devait tenter de s’en accommoder car, par sa faute, elle les avait rendues possibles. À