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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/112

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l’attention d’un homme peu sûr de lui et que poursuit une idée fixe. Cependant, en vidant l’eau sale de la cuvette :

— On va sortir, accepta-t-il. Et il laissa la place à Léontine qui se mit debout à son tour et commença de s’habiller.

Il pouvait être trois heures de l’après-midi ; la lumière du jour répandait dans la chambre une clarté toujours égale et rayonnante, mais qui déjà semblait ployer sur son oblique faisceau. Lampieur consulta sa montre, puis il la replongea dans la poche d’où il l’avait tirée et ouvrit la fenêtre. Sur son visage l’anxiété le cédait quelquefois à une expression chagrine et résolue. Mais Lampieur gardait son secret pour lui. Il marchait dans la chambre, s’arrêtait, s’asseyait, repartait et, quand il rencontrait Léontine, s’écartait d’elle, silencieusement. Elle lui était odieuse, cette fille. Ne s’en doutait-elle pas ? Entre elle et lui, Lampieur mesurait l’intervalle qui les séparait et il se souvenait des mille terreurs où il avait passé. Il voyait Léontine dehors, rasant les murs. Il voyait Léontine dans la cave et toutes ces impressions finissaient